Mamadi Doumbouya, président de la transition guinéenneA LA UNE AFRIQUE 

ONU: Mamadi Doumbouya aurait dû aller jusqu’au bout dans son discours.

Dans notre soif du changement et de la prise de conscience, de nos leaders politiques nous avons applaudi le discours du président guinéen Mamadi Doumbouya devant l’assemblée générale de l’ONU, mais avec recul, il y a des angles qu’il a surfés qui nous laissent perplexes.

Aucun pays au monde ne peut se développer sans les autres, c’est parce que les pays africains francophones ont eu le malheur de se faire coloniser par la France qui occasionne leur retard.

Dans son discours, il a néanmoins reconnu que les pays d’Asie se sont développés mais c’est avec l’aide des autres. Les américains sont plus nombreux au Japon, mais comme ce pays s’est développé, on n’en parle pas. On peut regretter d’être des pro-français, mais on ne peut pas se méfier des BRICS si et seulement si, eux nos dirigeants, arrivent véritablement à poser les vraies bases de rapports gagnants-gagnants. On a toujours besoin des autres pour avancer. Si la déception est grande avec les français, ce n’est pas parce qu’on a été une seule fois au marigot avec des flaques d’eau aux pieds qu’on ne doit plus aller puiser de l’eau, on va vivre comment ?

Un très beau discours historique parce que cette jeunesse bouillante et consciente attendait ces genres de directs, mais sur le fond, avec le recul, il nous a laissés dubitatifs. Peut-il être clair comme Ibrahim Traoré du Burkina, Assimi Goïta du Mali et récemment le général nigérien Tchiani qui ont radicalement chassé la France de leur sol ? Ils ont décidé de rompre définitivement avec les pratiques arrogantes, méprisantes et racistes de la France, mais pourquoi Mamadi Doumbouya hésite à les rejoindre pour former ne serait-ce l’alliance du Sahel ?

C’est vrai qu’il faut profiter des occasions pareilles pour leur parler avec franchise, mais le président guinéen, n’est pas allé jusqu’au bout, alors  qu’aujourd’hui, il a l’occasion de se faire aider par des jeunes ourdis et expérimentés capables de relever tous les défis, mais il est parti d’attirer plus d’ennemis dans son cercle, ceux avec qui il a fait le coup d’état.

Est-ce qu’il a du mal à être pro-russes, pro-chinois ? Les chinois par exemple sont en Afrique depuis longtemps et si c’est maintenant qu’ils veulent se mettre en équipe pour être plus efficaces, où est le problème ? Aujourd’hui, tout ce que nous consommons provient de l’Asie surtout de la Chine donc, si on nous taxe de pro-chinois ou pro-russes, il n’y a de mal à cela.

Depuis que la France a fomenté ses tueries dans le Sahel sous l’appellation de terroristes ou djihadistes, où des villages entiers sont ravagés par ces tueurs, si ce n’était pas la Russie qui vient offrir ses services en sécurité, quel pays l’aurait accepté de le faire avec le poids de la France sur le monde ?

Il aurait dû le reconnaître et remercier ces russes et chinois qui viennent de créer les BRICS rien pour changer l’ordre mondial. L’ONU va disparaître, c’est pourquoi, c’est maintenant qu’ils veulent intégrer l’Afrique dans leur cocon fermé non pas pour participer ou de proposer, mais pour servir dans l’anti-chambre de valets, on les connaît.

On parle de la CEDEAO qui est le monstre qui détruit tout sur son passage, mais si c’était pas les russes, qui allait tenir tête à la férocité des français pour rétablir l’équilibre? Ils auraient dû officiellement reconnaître que les BRICS arrivent pour remettre les pendules à l’heure. L’occasion était noble qui encourageait les russes à accepter la main tendue des africains qui souffrent dans les mains des français depuis des siècles. Mamadi Doumbouya a manqué de courage à ce niveau et avec le recul, on lui retire des applaudissements.

                                   Joël Ettien 

           Directeur de publication: businessactuality.com

Related posts

Leave a Comment